EGAREMENT (chant d'une rivière)
Je cours les yeux mi-clos
sur un étalage d'huîtres,
pieds saignants, brisant les coquilles,
et rechauffant du goût ferreux
la froide enveloppe des perles cachées.
Je cours la tête lourde
à m'en briser la nuque,
sur les échasses des bris
de ses gardiennes apeurées
que l'on vienne à s'en piquer de sel
dérober leurs joyaux colorés.
Je m'arrête parfois les yeux aux nuages, stop !
chercher dans les gouttes d'une même pluie le reflet de ton visage.
Et la nuit descendue, sur le dos de Falcor
en tenue d'amazone venir lécher ta gorge,
et caresser d'une fougère ton dos nu...
Et j'accroche au passage de cette envolée folle,
un millers de planètes aux couleurs fondues.
Reprise !
Je cours les yeux clos de souvenirs
frissonants dans leur persistance,
en aveugle des chemins ramenant au plaisir...
des coeurs aux ondes éthérées en frottement d'allumettes....
©Argyne, chant d'une rivière, 09/01/16