SAIGNÉE (chant d'une rivière)
Quelques mètres sous terre,
lévitation mortuaire en goût de racines,
dans la danse des vers assoiffés de rivière.
Et j'ai l'odeur de moisissure des argynes
qui flottent dans la valse de l'amour indiffère,
et sur ma peau le goût de l'enfer
qui prend dans le temps l'espoir en somnifère.
Quelques apnees en lac de pétrole,
gonflent de peine le vide des alvéoles,
et les ballons blancs collés à la viscosité
éclatent au noir-de-nuit avant d'avoir volé...
Maison de paille, château de sable,
dans ce vent glacial qui chante en intérieur
l'amour que je porte en treillis sur le seuil,
m'asphyxie d'épouser mon coeur en linceul.
Infâme silence en écho de résignation,
vogue en désastre, clapotis de flagellations,
en distance-océane j'épelle ton nom,
quand rien ne me revient : prostination.
Quelques tonnes de brûlures
aux poumons atrophiés,
dans les tornades de sable sec de la vie bradée...
Je ne vois plus ta main écorchée d'usure,
au bout de ton coeur, saigner en capture.
©Argyne