EN QUAI D'ESPOIR (chant d'une rivière)
Emmurée, prisonnière de mes affects,
capitonnée en dehors de ma folie,
ensevelie, inerte sous le poids de notre abêtie.
Infâme silence que rien ne désinfecte,
sous la brûlure, mes sens à peine altérés.
Je tourne en rond, sans cesse,
en féline feulant sur l'amour profilé,
mes pas de chatte, tigresse, toutes griffes rentrées.
Je me consume ! miaulant au clair de lune
mon envie vagabonde, qui rêve de vos parfums,
et vous panthère, s'allongeant, félin,
ronronnant notre entrain. Envolée de rancunes.
Je me consume ! dans mon corps en cocktail molotov
de rejoindre la douceur en rage cachée sous vos étoffes.
Empoisonnons-nous d'un breuvage chantant de Circé,
nos coeurs mués en champ de violas pensées.
Attendez-moi, affamé des fluorescences au fond de votre humeur,
tremblant, au quai de gare, d'éclairer votre coeur.
Espérez-moi, en bûcher de lilas encensant nos torpeurs,
sur votre bouche embrassante, l'extase douceur.
Je me consume, silencieuse, vibrante sous l'ogive,
de caresser sur pétales blancs l'agonie de vos passés,
de couler sur la rayure du miroir, une liqueur de passiflore, sucrée.
Au fond de nos iris, la lueur infinitive,
invitant nos âmes de nous presser d'aimer.
Au coeur de nos essences, l'envie pulsative
insufflant à nos mains le besoin de se lier.
©Argyne, chant d'une rivière, 2/12/15