DISPARAITRE (infection d'une morsure)

Je me tiens, anxieuse,
au bord de la route,
tenant mon coeur hypnotisé
sous mon âme en déroute.
Le refrain des moteurs
dans mon dos s'efface,
je n'entend que ta voix, ma grâce.

Je me tiens,
le vent claquant ma jupe,
décoiffant mes cheveux ,
devant ce champ de petits soleils,
et je penses à toi, merveille.

Tu es comme un de ces tournesols
qui jette sa lumière dans le fade alentour,
et mes yeux brûlent quand ils en font le tour.

une bourrasque de vent
vint coucher ces tournesols,
jetant dans mon esprit en fragment
une question folle :
Si tu venais à disparaître,
à t'évanouir de ma vie
Comment ferais-je naître
l'apaisement dans la douleur du secret enfoui?

Ce champ disparaîtrait
et tous les tournesols de la terre
s'inclineraient vers le sol
psalmodiant le chant du deuil,
et la terre sombrerait dans le noir
de mes regrets et de mon désespoir,
de la peine immense portée en linceul.

Je souffrirais de la tendresse
que tu ne m'auras jamais dite,
et devrais garder dans la tristesse
le poids du souvenir des caresses illicites.

Le temps ne pourra plus discourir
sur la profondeur de tes sentiments,
 mon jardin verra blanchir les géraniums, tristement.

les saisons s'évaporeront dans le vent.
Les années glisseront hors de moi,
dans un monde brillant de reflets d'aluminium.
Et le temps passera comme des nuages d'opium.

Les pas dans mon coeur se seront arrêtés,
 mais vivra en lui le meilleur de ce que tu m'as donné.

©Argyne - 29/09/15

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