BARRIERES (infection d'une morsure)
T'ériger des barrières de tendresse
pour préserver la stabilité de ton monde,
se priver des plaisirs pour éviter la détresse
de tomber en amour dans ta vaste mappemonde.
Éviter le vol en éclat d'une stabilité installée,
le risque de sentir ton coeur, vers elle, pencher.
Et ne faire ovation qu'à vos plaisirs charnels,
éviter de s'ébrêcher le coeur sur son intellectuel.
Accepter la griffure,
mais voiler le charme qui inflige la morsure.
Se préserver de voir voler en éclat une conviction sécurisante,
une promesse qu'aucun écart du corps ne tourmente.
Se préserver de sentir pleinement
les connexions inconnues des amants.
Elle pense aussi :
"Je voudrais pas crever avant d'avoir usé
sa bouche avec ma bouche
son corps avec mes mains,
le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus, faut bien rester révérencieux.
Je voudrais pas mourir sans qu'on ait inventé
les roses éternelles,
la journée de deux heures"
Aucun hasard, seules les connexions invisibles.
Le sens à donner, à cette porte franchie,
d'avoir trouver la clé de ce paradis ?
N'écris pas ça, ne t'énerve pas,
comprends-la...
Approche-toi un peu,
brise les principes obsolètes.
Tu as tiré sur son coeur à l'arbalette,
alors rampe un peu vers elle,
saisis-la, tu dois enlever la flèche.
Fais-la danser contre toi, onduler.
Embrasse la fièvre dans ses yeux.
Arrête un peu ton jeu,
aime-la vraiment pendant deux heures,
laisse-la être ta louve, ton coeur,
quand vous retrouvez votre tanière,
que plus rien n'existe qu'elle, sur terre.
Arrête un peu ton jeu...
gâcher une union occasionnelle, si belle,
par le dédain, quand les corps sont séparés.
Tu es le plus chanceux,
alors donne lui plus de mots en aime, en manques. Des mots-miel...
Casse les barrières, pense à elle avec le coeur grand ouvert,
Elle restera en marge, dans ta vie.
Mais vis ça, à fond, elle vaut cette liberté.
©Argyne - 28/09/15
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