18 septembre 2015
LE DIRE (infection d'une morsure)
Le langage s'est dévêtu
derrière le paravent de mon coeur exprimé,
il ne reste que l'ombre d'un "je t'aime",
derrière le paravent, les champs lexicaux trop blêmes...
Le sens des mots s'est vidé
derrière le paravent de mon coeur exprimé,
il ne reste que l'ombre d'un "je t'aime"
derrière le paravent, pour toi un mot trop blême...
Les pétales des fleurs se sont décolorés
derrière le paravent de mon coeur exprimé,
il ne reste que l'ombre d'un "je t'aime"
derrière le paravent, des messages d'amour trop blêmes.
Les stylos ne glissent plus sur les feuilles,
dans l'encrier le liquide s'est figé,
les pages du dictionnaire collées.
...............
La rivière remonte son lit sous la lune qui ne décroît plus.
L'air a comme un goût de paradis et la terre humide rougit.
Le vent souffle vers le ciel le bruit feutré du vol des hirondelles,
et les champs sentent les huiles essentielles
de citron, de lavande et de millepertuis.
Les fleurs poussent sur les maisons
et dans les cheveux des filles,
le printemps se fait toutes saisons
et les bateaux vers le lointain filent.
Les océans ne dansent plus la valse,
le monde sous marin ne bouge plus,
et les hommes nagent la brasse
avec des sirènes aux jambes nues.
Si tu vois toute cette beauté aux travers de mes yeux enchantés...
Les bulles de savon s'accrochent en boucles d'oreilles
sous la chaleur du soleil en fusion,
aux doigts des femmes des feuilles vermeille,
et l'horizon prend une teinte equimose
dans les voluptés dansantes de leur robe rose,
et leurs pieds de satin massant les blonds raisins.
Si tu vois toute cette beauté aux travers de mes yeux enchantés...
Elle s'est peinte au fond de mon coeur lorsque tu l'as gagné.
©Argyne - 18/09/15
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